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LE BILLET DE DJIBRIL. Par Bara Diokhané

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LE BILLET DE DJIBRIL Quelques mois à peine après mon installation en 1997 dans mon nouveau bureau à New York, j’avais reçu un message: “J’ai le bonheur d’espérer te voir, à l’aller comme au retour”   C’est, en ce qui nous concerne, un assainissement du temps qui suit” . Ce message cryptique émanait de Djibril Mambeti Diop, dont le film Hyénes devait être projeté  à l’Université de l’Etat de Michigan. “Je demanderai à l’agence de voyage de te remettre mon billet d’avion New York-Detroit-New York, que je viendrai récupérer chez toi une fois à New York. ” Je vivais encore à Dakar durant la production de “ Hyénes”, un événement que Djibril, dans son genie et sa générosité, avait élevé au niveau d’une oeuvre, non seulement de collaboration, comme tout film l’est en principe, mais aussi d’une dynamique communautaire, qui impliquait tous ses proches. Me concernant, il me remit un jour, en plein tournage, trois pages du scenario du film, où il était question du jugement  final de Drahmane Dram

Art et Justice, ma passion et ma mission. Interview de Bara Diokhane. Par Omar Diouf., Le Soleil

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INTERVIEW Pouvez-nous parler de votre parcours. Qui est Bara Diokhané ?  Un avocat Sénégalais Panafricaniste, un créateur autodidacte d’oeuvres de l’esprit, né à Dakar-Plateau au siècle précédent, ayant fait ses études primaires, secondaires et universitaires à Dakar, grâce au système public. Quant à mes études d’humanités”, je les ai suivies par des voyages “initiatiques” vers les capitales de pays comme l’Inde, le Japon, le Brésil, la Finlande, la France, l’Afrique du Sud, le Burundi, le Chili, l’Argentine, le Maroc,etc..., des séjours dans toutes les 10 régions du Sénégal, pour finalement atterrir à New York comme résident depuis 20 ans. Une rue de Dakar-Plateau porte le nom de mon père, El Hadj Mass Diokhane, un Mourid Sadikh, né à Bambey, élevé à Darou Salam par Mame Cheikh Anta MBacké, frère de Cheikh Ahmadou Bamba.  Elhadj Mass Diokhané était un ami d’enfance de Serigne Abdou Aziz Sy, et du Président Mamadou Dia. Il était membre fondateur du BDS à Dakar, et a

Mor Faye Retrospective at the World Bank Art Program. Bara Diokhané

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 The night before his death in Dakar in November 1984, Mor Faye had been drawing with total immediacy on cheap floating fabric the portrait of a mysterious beauty. This is the same fabric with which Muslims wrap corpses in Senegal before burial. As if he were expecting or wishing the event, he drew on the cotton sheet his essential tools: a brush and palette. This last work was found under the pillow upon which he enjoyed his last sleep. He was thirty seven- years old. In 1990 I was entrusted by the estate of Mor Faye with the assignment to set up a retrospective exhibition. Many artists, among them Elhadj Sy, Saidu Barry, Issa Samb of the Laboratoire Agit-Art, Ibou Diouf, devoted their time to helping with the concept, selection and installation of the exhibition. A highlight of the exhibition was the display of a stunning series from 1982 about Apartheid, long before it became the international concern that mobilized many great artists. The Mor Faye first retrospectiv

Mor Faye at the 45th Venice Biennale. Susan Vogel

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African art (but not African artists) was at the inception of modern art, and has again become part of the critical nexus of art currents of the twentieth century. Even as Africa seems to be relegated to the margins of global politics and economics, its two-pronged relevance to the wider cultural world is, ironically, more central than ever. Beginning in the early years of the twentieth century, traditional African art provided a seminal inspiration for Modern Western art; as the century closes, contemporary African art has reemerged as another possible source of inspiration and new ideas. African artists today propose new ways of incorporating the inherited lessons of twen- tieth-century Western art. Like European artists at the beginning of the century who, without subscribing to the beliefs it embodied, seized on African art for the formal ideas it contained, contemporary African artists fluently incorporate whatever they see as useful into their work, and they

Aftican Art in a Game of Catch Up. Holland Cotter, New York Times

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New York is catching up on Africa’s modern art history, though our big museums aren’t much in the picture. Two of that continent’s leading 20th-century painters are having first major solos here, not at the Museum of Modern Art or the Guggenheim, but at small downtown galleries. And a remarkable contemporary  artist collective from the Democratic Republic of Congo  is making its New York debut at an alternative space in Queens. The Senegalese artist Mor Faye (1947-1984) made a vivid impression two decades ago in a group show at the now-defunct Museum for African Art, then in SoHo. His work, all but absent since, is being reintroduced by  Skoto Gallery  in one of the most stimulating painting shows in Chelsea this season. Born in Dakar, Faye was a prodigy. At 14, he studied with the great modernist  Iba N’Diaye , and within a few years was a teacher himself. His career coincided with a high postcolonial moment. Senegal’s poet-president,  Léopold Sédar Senghor , gave art a leadin

Correspondance. Mor Faye

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C’est avec un grand plaisir que j’ai reçu votre lettre dont  A travers les lignes, on sent ce que l’on appelle, après le recul,  Les ouvertures dans le temps, C’est à dire une autre forme de vie qui fait suite. Hélas , nous en arrivons tous là. Dakar est toujours là avec ses routines qui varient,  Mais la chaleur de midi nous annonce des moments accablants Pour les prochains jours. Par contre, la mer marque encore une fois son existence J’y vais souvent à des heures… Comme je sors rarement, je me pose des questions C’est encore une fois le recul Je me porte bien, et je cherche toujours ces choses qui font partie de ma vie, et, peut-être, des autres. Je cherche et je continue à chercher… Mon désir de venir en France pendant les vacances est totale C’est pourquoi, une partie de moi est en ce moment libre, Au seul fait d’y penser. C’est une nouvelle forme de sensibilité pour moi, Ces moments de préparations. Je

La Recherche chez Mor Faye. Jean Brierre

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LA RECHERCHE CHEZ MOR FAYE Ving neuf ans à peine. Dans un visage frais, de petits yeux perçants qui soupèsent l’au-delà et l’en-deçà. des choses. Mor Faye n’est- comme c’est la mode aujourd’hui- à la lisière d’aucun snobisme. Il ne joue pas à l’artiste. Sa vocation est chose trop sérieuse pour qu’il la galvaude en l’affublant de falbalas dans le carnaval ou le cirque des attitudes théâtrales. Il vit son art avec une parfaite modestie. Sobre en paroles, seuls ses silences sont le fil conducteur de sa vie intérieure, ou mieux, de son tourment. Il en aurait pu ètre autrement. En effet, après quatre années d’études  à la Section d’Arts Plastiques de la Maison des Arts où Iba NDiaye et Tall Papa Ibra ouvrirent tant d’horizons aux jeunes générations, et deux années à la Section Normale, il participait avec honneur, à côté d’Ibou Diouf et de ses ainés à la grande exposition internationale d’Arts Modernes qui se tint au Palais de Justice, à l’occasion du Premier